Forum Modèle/Photographe Interview d’Amélie Raynaud Idrac

(L’association photo “Poussière d’image” vous invite au Forum “Modèles/Photographes”, samedi 20 octobre 2018, à la Maison des associations, 3 place Guy Hersant, Toulouse.
Ouvert à tous. Gratuit.
L’objectif de ce Forum est d’informer le public présent sur la coopération (principes/règles) modèle/photographe et d’apporter des conseils préventifs et sécurisants aux modèles, ainsi que rappeler quelques règles de droit.
Intervenants officiels : Léa Marquié, Christophe Merviel, Felina Del Loula, Pierre Diaz, Saevitia Lunae, Nicolas Pagès, Gaëlle Lavy, YanYak et Amélie Raynaud Idrac.
Animateur : Laurent Vigliéno
Plus d’infos sur poussieredimage.com/forum)

Interview d’Amélie Raynaud Idrac, photographe, intervenante officielle du Forum.

Amélie, tu es photographe. Quel a été ton parcours dans ce domaine-là ?
J’ai été sensibilisée, si je puis dire, à la photographie très tôt grâce à mon grand-père qui pratiquait beaucoup lorsque j’étais toute petite et que mes grands-parents me prenaient en vacances avec eux. Il me photographiait souvent et j’avais l’habitude de “faire la star” devant son objectif. J’ai toujours été attirée par l’art avec un grand A. Lorsque j’étais à l’école primaire, j’avais pour ambition de devenir peintre ; j’étais fan de Claude Monet et je dessinais beaucoup. J’ai eu une période sur la fin pendant laquelle je dessinais beaucoup de robes car je souhaitais devenir styliste. Ces envies là se sont dissipées petit à petit jusqu’au jour où nous avons aménagé dans un appartement situé dans un château. A cette période ma mère avait investi dans un appareil photo reflex et un jour de pluie je me suis mise à lui piquer et à déclencher toutes les 3 secondes. Ce qui me fascinait c’était les gouttes d’eau de pluie sur les pétales des fleurs, les couleurs saturées et le contraste. Je me suis donc mise à prendre tout et n’importe quoi en photo, beaucoup de détails, un peu d’archi et de temps en temps mon petit frère et ma maman, puis j’ai commencé à faire poser mes copines, surtout pour occuper nos journées entre filles. J’ai continué comme ça jusqu’au lycée, entre temps j’avais investi dans mon propre appareil photo et je pratiquais de temps en temps, quand ça me chantait. Lorsque j’ai commencé les études supérieures, il y a un peu plus de cinq ans, je me suis mise à poser pour un ami, et je me suis rendue compte que j’avais envie de faire la même chose, mais du côté photographe. Ce qui m’intéressait c’était de raconter une histoire à travers un-e modèle et un lieu particulier. Je me suis alors lancée et j’ai commencé à rencontrer des modèles que je ne connaissais pas forcément et à proposer des petites séances photo, souvent dans les rues de Toulouse. J’ai rejoins le club photo de Fronton et j’y ai rencontré tout un tas de personnes bienveillantes et encourageantes, ça m’a littéralement boostée et c’est ce qui m’a permis de réfléchir sur ma pratique et sur la direction que je souhaitais donner à mes photos. De fil en aiguille, j’ai peaufiné cette réflexion et j’ai commencé les mises en scènes afin de raconter de vraies histoires auxquelles je réfléchis au préalable et que j’imagine comme de vrais tableaux.

Raconte-nous ta première séance photo avec un modèle vivant ?
Mon premier vrai shooting (par vrai, j’entends qui implique une recherche de modèle, une idée à mettre en image) s’est déroulé en septembre 2014. J’avais envie de mettre en scène une sorte de nymphe sortant des eaux et cette séance devait s’inscrire dans toute une série inspirée des divinités gréco-romaines (ce projet n’a jamais abouti). J’avais beaucoup d’attentes et je recherchais une modèle avec les yeux très clairs. Pour trouver ma perle rare, j’avais lancé des annonces sur plein de groupes de photo toulousains mais pas que ! Et j’ai reçu énormément de réponses… Pourtant aucune d’entre elles ne me satisfaisaient et j’ai finalement trouvé mon bonheur : l’ex copine de mon cousin. On ne se connaissait pas vraiment alors j’ai souhaité construire cette séance dans les règles de l’art et je lui ai proposé de se rencontrer une première fois afin de discuter de mes conditions et attentes et de faire connaissance afin que la séance se passe pour le mieux (chose que je fais encore pratiquement toujours aujourd’hui). Nous avons ensuite décidé d’une date et je l’ai faite poser dans la piscine de mon père un jour de grand soleil en pleine après-midi. J’avais demandé à mon cousin de venir m’assister et à ma mère de coiffer la modèle, c’est là que je me suis rendue compte à quel point il était important de correctement s’entourer. Nous avons réalisé des photos que j’apprécie toujours aujourd’hui malgré le fait que je ne peux m’empêcher de voir certaines “erreurs de débutant”, à savoir l’heure choisie pour faire les photos, qui selon moi était un peu trop ensoleillée ou encore le traitement trop saturé. Mais je suis très heureuse d’avoir débuté ainsi et c’est ce qui m’a permis de mettre rapidement en place ma “ligne de conduite” auprès des modèles et de connaître les points importants lors d’une collaboration (la relation avec la/le modèle, les conditions de publication, le respect de l’intimité, etc…).

Samedi 20 octobre, tu seras intervenant pour le Forum Modèles/Photographes organisé par l’association photo Poussière d’image. Pourquoi as-tu accepté ce rôle et qu’attends-tu de ce Forum ?
J’ai accepté de participer à ce Forum Modèles/Photographes afin d’apporter mon point de vue sur toute l’organisation qu’implique une séance photo et d’informer les modèles comme les photographes de la meilleure conduite à adopter selon moi, qui n’est pas forcément évidente à mettre en place quand on débute. J’espère aussi défaire certains à-priori sur la photo de modèle, sur l’image de la femme et l’utilisation qu’on en fait. Mon objectif étant de montrer qu’on peut tous pratiquer une photographie respectueuse du travail et de l’intimité de chacun.

Instagram : ari.photographie